Pascal Bigot

Pascal est éleveur de chèvres sur la commune de Boismé dans les Deux Sèvres, il est situé à quelques kilomètres de la Laiterie. Né dans une ferme d’élevage, il décide en grandissant d’exercer différents métiers en ville. En 1999, son désir de retour aux sources, l’amène à devenir « producteur de lait de chèvres pour vivre à la campagne et travailler avec les animaux ». Il adopte un système alimentaire basé sur le pâturage et en 2015 il choisit de passer en agriculture biologique.

Quand on lui demande pourquoi il a décidé de devenir producteur de lait de chèvre bio, il répond : « Vivre à la campagne, travailler avec les chèvres, les emmener au pâturage, être acteur de mes choix de vie, développer un système autonome qui respecte l’environnement, la nature, les chèvres. »

Il travaille avec La Lémance depuis 2017. Il nous raconte pourquoi il a fait ce choix : « La Lémance m’a permis de valoriser une méthode de production par le pâturage, en effet je fais pâturer mes chèvres depuis plus de 20 ans, mais les collecteurs de lait ne valorisaient pas cette technique de production, avec le passage en bio et la livraison de lait à La Lemance, j’ai la satisfaction d’une réelle prise en compte de mes choix de production : le pâturage, l’élevage qui respecte la saisonnalité des chèvres, la BIO. »

Aujourd’hui son troupeau comporte 250 chèvres. Son engagement dans l’agriculture biologique passe aussi par son adhésion au CIVAM du Haut Bocage (Centre d’initiatives pour valoriser l’​agriculture et le milieu rural) où il est producteur référent. Cette association contribue au développement des circuits alimentaires de proximité et accompagne les installations de porteurs de projet. La Lémance participe à la prise en charge de 50% de l’adhésion au CIVAM du Haut Bocage.

Aujourd’hui, ce qui inquiète Pascal c’est le manque de reconnaissance de la politique agricole. Il l’explique ainsi : « L’agriculture biologique représente, une agriculture à taille humaine, transmissible, loin des schémas industriels. Elle représente pour moi l’idéal de la production agricole. À vocation alimentaire qui respecte la nature et les animaux du mieux possible.  L’agriculture biologique devrait permettre à ses acteurs de vivre correctement de leur travail mais il manque une reconnaissance de ce rôle très important de producteur bio. Les aides de la politique agricole commune tendent à diminuer voire à disparaître. L’agriculture biologique répond à une demande sociétale forte mais n’est pas récompensée à sa juste valeur. Être producteur en bio c’est bien plus que de produire du lait de chèvre, c’est travailler pour produire une alimentation saine, sans pesticide, sans engrais chimique. C’est développer une ferme à taille humaine, qui peut créer des emplois et permettre l’épanouissement dans son travail. »